Dieu Lumière

Pourquoi Dieu Lumière ?

Le Nom Dieu-Lumière vient du nom du quartier : Dieu-Lumière.

En effet, au XIVéme siècle, il existait une porte Dieu-Lumière dans les remparts de la ville de Reims.

Sans trop entrer dans le détail de l’histoire de l’édification des remparts de Reims, à présent disparus, dont seul subsiste un vestige qui a récemment fait l’objet d’un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de la colline Saint Nicaise.

La colline Saint Nicaise

A son sommet se trouvait la muraille du rempart, les tours de défense et le chemin de ronde.
Cette levée de terre fut édifiée de 1209 à 1211 avec les déblais provenant du creusement du fossé. Par la suite arasée, la butte sera aménagée en plate-forme d’artillerie.

On peut aussi apercevoir, la Tour du Puits qui était l’une des tours de flanquement qui assuraient la défense des remparts entre les Portes Saint-Nicaise et Dieu-Lumière.
Construite après 1356, elle faisait partie des remparts médiévaux constitués de 44 tours et portes fortifiées permettant de protéger la cité.C’est le seul vestige de l’enceinte médiévale.
Les remparts ont été achevés en 1358 pendant la guerre de Cent Ans.
La Tour du Puits a participé une dernière fois à la défense de Reims le 12 mars 1814 contre les troupes russes du général de Saint-Priest, lors de la campagne de France de Napoléon 1er.

Les remparts

Mais revenons aux remparts de la ville. L’archevêque de Reims, – un dénommé Foulques -, entreprit à la fin du IX° siècle de faire relever et restaurer les fortifications de la cité victime des invasions successives des Normands.

En 925, l’archevêque Soulfe et ses successeurs poursuivent au X° siècle cette réfection. Il convenait en effet, en plus de la sécurité des rémois, de défendre l’abbaye St Remi séparée de la cité rémoise par un long espace dépourvu d’habitations, alors appelé voie Séparée ; celle-ci se prolongeait par la voie des Barbares, terme à l’origine de “Barbastre ou Barbâtre”.

Il fut édifié un château, appelé Castel Saint Remi à proximité de l’abbaye, ceinte par ailleurs de ses propres murailles et de fossés. Ces éléments de défense spécifiques ne subsistèrent que jusqu’en 1358. Ils étaient dédiés uniquement à l’abbaye et comportaient deux portes, l’une donnant sur la rue Saint Julien, l’autre sur le clos Saint Remi ; elle avait pour nom porte Harmée ou Harmet.

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Les portes de la ville de Reims

Entre 1294 et 1334, Reims fut protégé par une enceinte qui incluait le château des archevêques édifié près de la porte Mars ; celle-ci se poursuivait par St Pierre les Dames, les Augustins, le Barbâtre, St Nicaise jusqu’à la porte Fléchambault. Des remparts furent ensuite élevés le long de la Vesle puis édifiés jusqu’à la Porte Mars.

En 1356 Reims comptait huit portes insérées dans les Remparts. Elles avaient pour nom :

Régnier-Buiron du nom du notable dont l’hôtel particulier jouxtait cette porte et permettait l’accès à la Couture, notre place d’Erlon actuelle.

Vesle, Frichambault, Dieu Lumière ou Dilimire ou Dieu le mérite -, du nom de l’hôpital voisin “Dei Merito” – St Nicaise, porte Neuve ou porte de Reims et enfin la porte Céres et la Porte Mars.

La porte Mars

La quatrième Porte au Nord a pris le nom de Mars, du fait du temple de ce Dieu qui en était proche et qui a été converti depuis en église sous le nom de Saint Hilaire. L’arc de Remus et de Romulus qui fut bâti a côté, servait d’entrée à la ville au X° siècle.

Pour l’anecdote, ce monument gallo-romain bâti vers le III° siècle sous l’ère de l’empereur Probus – qui promût le vignoble en Champagne à l’époque où Reims s’appelait encore Durocotorum -, échappa à la destruction en 1840, alors que le conseil municipal en avait pratiquement pris la décision.

Il fallut toute l’opiniâtreté de l’architecte Narcisse Brunette en poste à Reims depuis 1834 et l’appui de Prosper Mérimée, écrivain et inspecteur des Monuments Historiques pour que ce vestige échappe à la destruction des remparts et soit réhabilité en 1854 !

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Deo Medico

L’origine du nom vient du latin « Deo Medico » (Dieu le Guérisseur).

Ce nom viendrait lui-même de la proximité d’un hôpital pour pèlerins situé hors les murs et appelé hôpital Saint Bernard ou prieuré Saint Bernard dont l’origine est attestée en 1222 et qui dépendait du couvent du Grand Saint Bernard dans les Alpes.

Il avait été détruit en 1358 et transféré rue Dieu-Lumière et devenu ainsi l’hôpital Dei Merito qui le plaçait sous l’invocation des mérites du Christ.

Cette voie était aussi appelée rue Di-li-Mire (Dieu Médecin)

Ce nom s’appliquait aussi au boulevard, la place et la porte.

Le populaire y a adjoint différentes altérations: Diu li Mire (en 1285) Dieu le Mire , Diex le Merito, Dieu le Merito, Dei Merito, Dei Medico, Dieu li Mire, Dieu ly Mire, Dieulumyer (en 1605) Di-Lumière ( en 1665).

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La porte Dieu Lumière était située à l’emplacement actuelle de la place des Droits de l’Homme.

C’est par cette porte que Jeanne D’Arc, le 16 juillet 1429, entra dans la ville, c’est aussi par cette porte que passaient les processions en direction de la Pompelle.

La défense de Reims

L’édification de ces remparts défensifs s’avéra cruciale, dès lors que la cité, – où les Rois de France se faisaient sacrer-, était sous la menace des anglais. Un rappel historique mérite d’être évoqué ; le 11 Janvier 1360, ces mêmes anglais découragés par la pugnacité des rémois, levèrent le siège de la Ville commencé à la porte Fléchambault. Son pont-levis avait résisté à Édouard III et au Prince de Galles.

Mais ce glorieux passé ne préserva pas cette porte originelle de la destruction en 1780.

En effet, les siècles passant, il s’avéra que plus rien ne justifiait ce type de défense et ne permettait pas à la ville de Reims de se développer et de s’y déplacer commodément.

Et puis il fallut se rendre à l’évidence, Reims avait besoin d’un lien fluvial, canalisé ou non, afin que l’on puisse relier la Marne à l’Aisne.

Les remparts furent entièrement détruit au milieu de XIXe siècle lors des grands travaux d’urbanisme dont Reims fut le théâtre. Il ne reste plus que quelques vestiges évoques plus haut…