Façade

Sur la façade de la pharmacie se trouvent trois animaux en pierre.

Mais savez-vous pourquoi ils se trouvent sur la pharmacie ?

Serpent 

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Le serpent est le « serpent d’Asklépios », dieu de la médecine dans la mythologie grecque.

Ce serpent est une espèce particulière : une couleuvre inoffensive pour les humains,  pouvant atteindre la taille de deux mètres, très rapide, très agile, possédant un solide appétit et se nourrissant de petits mammifères, de lézards et d’oiseaux.

Toutes ces particularités font de lui un symbole de la santé dans l’antiquité.

Le serpent est aussi symbole du savoir. En s’insinuant dans les fissures de la terre, il était censé connaître tous les secrets, les vertus des plantes médicinales, les mystères de la mort, le temps qu’il reste à vivre, … Le serpent symbolise aussi la prudence nécessaire lors de toute manipulation. Il faut être initié, avoir la connaissance requise pour recueillir son venin, poisson bénéfique ou dangereux.

Enfin, le serpent et sa science sont au service des dieux de la santé et de la vie. Sa seule vue autour d’un support maîtrisé est signe d’aide, d’assistance et de guérison.

Le caducée pharmaceutique représente un serpent qui s’enroule, se redresse et renverse sa tête vers le bord d’une coupe.

snake-34904_960_720.pngLa coupe est celle dans laquelle Hygie, fille d’ Asklepios et déesse de la santé, donnait à boire au serpent du temple d’Epidaure. C’est vers le IXème siècle avant Jésus-Christ que s’établit en Grèce le culte d’Asklepios, dieu de la médecine représenté avec un bâton autour duquel s’enroule un serpent. Le serpent serait lié à l’art de guérir, à la fécondité et à la vie.

Le bâton représenterait l’axe du monde, l’arbre de vie ou une arme magique.

Dans la mythologie grecque, Hygie est la déesse de la santé, de la propreté et de l’hygiène (terme formé à partir de son nom). Les Grecs l’honoraient comme une déesse puissante, chargée de veiller sur la santé des êtres vivants, hommes et animaux.

 

Quand le serpent s’enroule autour de la coupe d’Hygie, il forme l’emblème des pharmaciens.

L’escargot

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L’escargot faisait partie de la pharmacopée médiévale.

L’abbesse bénédictine Hildegarde de Bingen, estime, dans son livre des subtilités des créatures divines (XIIe siècle), que la nature froide de l’escargot lui permet d’enrayer le feu de l’infection : « Si quelqu’un est rongé de vermines, on prendra la coquille d’escargots qu’on réduira en poudre et on mettra cette poudre sur l’endroit où se trouvent les vers ; ceux-ci mourront et on sera guéri. » (4 – F. et Y. CRANGA, « L’escargot appartient-il à dieu ou au diable?« , L’Histoire, 1993, 163: p. 72-73. )

On pense, à peu près à la même époque, que les animaux non seulement fourniraient des remèdes à l’homme, mais encore leur apprendraient la manière de les administrer. Ainsi l’escargot aurait enseigné aux apothicaires la manière de façonner les pilules : « La coutume qu’ont ces mollusques de se ramasser en boule à l’accouplement de la lune et du soleil et de se rouler ensuite sur un peu de terre, aurait servi d’exemple aux apothicaires dans la confection des pilules, non seulement dans leur forme, mais encore dans le fait de les couvrir d’une poudre inerte dans les boîtes et les coffrets d’airain, où ils les conservaient. » 6(6 – E. GILBERT, Rev. Hist. Pharm., 1913, 3 : p. 54. )

Les travaux du XXe siècle vont réellement confirmer les propriétés thérapeutiques de l’escargot.

André QUEVAUVILLER (1910-1981) pharmacien et chercheur universitaire expose la composition chimique des Hélix (escargot) : plus de trente enzymes dans le suc digestif, de nombreuses enzymes dans l’hépatopancréas, le muscle et l’hémolymphe.

Il met en évidence les activités pharmacologiques du mucus : une activité mucolytique in vitro, une action inhibitrice sur les cultures de bacilles coquelucheux de Brolet et Gaugon et une activité spasmolytique sur les voies respiratoires.

Les travaux de Quevauviller et de son équipe aboutissent en 1957 à la mise sur le marché de l’Hélicidine, sirop antitussif employé chez l’adulte et l’enfant comme chez le nourrisson.

Cette spécialité est encore commercialisée aujourd’hui.

La Tortue

tortue pharmacie

On utilisait la Tortue comme ingrédients dans des préparations pharmaceutiques.

Ainsi on retrouve dans certaines pharmacopée, l’utilisation d’un Sirop de tortue utilisé comme nutritif et adoucissant.

C’était aussi un excellent Pectoral.(Dictionnaire raisonne de pharmacie-chimique, theorique et pratique. Par J. B.te Rivet. Tome premier [-second])

Et voilà, ces mystérieux animaux viennent de livrer quelques uns de leur secrets pharmaceutiques et pourquoi ils figurent sur la façade de la pharmacie.

 

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